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Shinji shōbōgenzō

de Eihei Dōgen
  • Shinji shōbōgenzō

Le Shinji shōbōgenzō est une compilation de trois cents kōan rassemblés par maître Dōgen. On pense que Dōgen en débuta cette compilation lorsqu’il étudiait au temple de Kennin-ji, avant de faire son voyage en Chine.

Le Shinji shōbōgenzō fût diffusé confidentiellement jusqu’au milieu du XVIIᵉ siècle. Puis Shigetsu Ein, un maître sōtō, en rédigea des commentaires que l’un de ses disciples publia en 1767, après sa mort, sous le titre de Nempyō sambyakusoku funogo (« L’indicible des trois cents cas »). L’ouvrage devint par la suite populaire dans l’école sōtō.

Son authenticité était jugée douteuse. Dans les années 1930 on découvre un manuscrit daté de 1287 contenant 87 de ces kōan. Dans les années 1980, des textes imprimés et complets du Shinji shōbōgenzō datant de l’époque Muromachi (XIVᵉXVIᵉ siècle) furent également mis au jour.

Il est désormais admis que cette compilation est bien l’œuvre de Dōgen. Le titre, pourtant, n’est pas de lui. Shinji shōbōgenzō[1] signifie « Shōbōgenzō en chinois » ce qui permet de le différencier du Shōbōgenzō (écrit majoritairement en japonais) du même Dōgen.

Dans le Shinji shōbōgenzō, Dōgen ne fait que reprendre les kōan tels qu’ils figurent dans les grands ouvrages classiques du chán, en chinois donc. Il les classe en 3 sections de 100 kōan chacune. Dans l’Eihei kōroku, il reprend ces kōan qu’il augmente de commentaires relativement concis. Dans le Shōbōgenzō, son œuvre majeure, il commente très en détail de nombreux kōan.

Préface de maître Dōgen

Le trésor de l’œil du vrai dharma a été brandi par le Grand Maître Sàkyamuni. Mais a-t-il fait l’objet d’une étude approfondie ? Par transmission directe, je l’ai reçu plus de 2 180 ans plus tard. Les enfants et petits-enfants du dharma du Bouddha dans les écoles proches et lointaines se compte par myriades, trois avant et trois après. Voulez-vous connaître l’origine de cet enseignement ?

Il y a longtemps, devant des millions d’êtres sur le pic du Vautour, lorsque le Vénérable a brandi une fleur et cligner de l’œil, Mahàkàsyapa a souri. Le Bouddha l’a approuvé et a dit : « Je possède le trésor du véritable œil du dharma, esprit merveilleux du nirvana. Je le confie au grand Mahàkàsyapa. »

L’honorable Bodaidaruma, l’héritier direct de vingt-huit générations de Mahàkàsyapa, se rendit à Shaolin, en Chine, et s’assit face au mur pendant neuf ans. Arrachant l’herbe et portant le vent, il obtint un excellent disciple à qui confier sa moelle. Ce fut le début de la transmission du dharma en Chine. Le sixième ancêtre, Caoxi (Daikan Enō), eut Seion et Nangaku. Transmis d’excellent maître à disciple solide, d’héritier à héritier, le trésor du véritable œil du dharma est par lui-même évident.

Voici les trois cents cas éclaircis par ces ancêtres. En leur nom, je vous les présente pour que vous puissiez apprécier leur ancienne splendeur.

Au solstice d’hiver, la première année de l’ère Katei (1235).
Dōgen, abbé du monastère Kannondori Kôshôhôrin, moine transmettant le dharma depuis la Chine, écrit cette préface.

Kōan


Sources

  • Gudo Wafe Nishijima, Michael Leutchford, Jeremy Pearson, Master Dogen's Shinji Shobogenzo, Guildford, Surrey, 2003, ISBN 978-0-9523002-6-7.
  • John Daido Loori, Kazuaki Tanahashi, The True Dharma Eye: Zen Master Dogen's Three Hundred Koans, Boston, Mass., 2009, ISBN 978-1-59030-465-5.
  • Steven Heine, Dogen and the Koan Tradition: A Tale of Two Shobogenzo Texts, Albany, N.Y, 1993, ISBN 978-0-7914-1774-4.
  • Taigen Dan Leighton, Tenshin Reb Anderson, John Daido Loori, Steven Heine, Shohaku Okumura, Dogen's Extensive Record: A Translation of the Eihei Kōroku, Boston, 2010, ISBN 978-0-86171-670-8.